Parquet Courts « Human Performance »

Human Performance

Les Parquet Courts se sont bien foutus de nos gueules! A l’époque de l’imbuvable American Specialities (2011, Cut the Cord That…/Play Pinball!) on aurait pas parié un sou sur eux. Mais le quatuor texan, relocalisé dans le berceau de l’Indie-Rock américain (à Brooklyn) a berné tout le monde sous son allure de branleur sachant à peine jouer et a pris soin d’aligner les tubes dès l’année suivante avec Light Up Gold, (2012, What’s Your Rupture?!). Rebelote avec Human Performance, petit dernier en date qui devrait encore une fois séduire Saint Pitchfork, référence de la musique branchée et cool pour toute une génération (sic).
Une chose est sure, Parquet Courts n’est pas là pour la frime. Peu soucieux de leur image, Austin Brown, Sean Yeaton, Andrew et Max Savage n’ont aucun style particulier et sont totalement absents des réseaux sociaux. Le groupe s’est taillé une réputation en se contentant de faire un maximum de musique en une poignée d’années et en se donnant à fond en live. Ce que devrait faire la plupart des groupes quoi. Musicalement,  ils ne suivent aucune mode ou mouvement et leurs compos ont d’ailleurs plus à envier à la Noise new-yorkaise des années 80 et à l’Indie Rock de la décennie qui suivit qu’à un quelconque style « branché ». Pour faire court, et parce qu’il faut forcément citer deux trois noms pour te donner envie de les écouter, Parquet Courts c’est un peu du Velvet de Lou Reed pour son sens des mélodies, beaucoup des Modern Lovers (on croirait entendre Jonathan Richman quand Brown chante), du Television pour le mordant de ses guitares et, disons un soupçon de Sonic Youth., pour le foutoir qu’organise le quatuor, en témoigne son dernier EP, Monalistic Living, sorti fin 2015 ou ses performances live.
Human Performance, comme ses prédécesseurs, ne brille pas par son originalité, mais excelle pour son honnêteté et sa façon de se foutre de tout. Les quatre New-Yorkais d’adoption jouent avec leur tripes, ne suivent aucune règle et savent faire un tube en moins de 2 minutes (« Outside ») comme en 6 minutes (« One Man, No City »), en chantant ou en hurlant. Ils prouvent à tous que s’appliquer et soigner sa production ne veut pas forcément dire vendre son âme au diable. Et si vous n’êtes toujours pas convaincus, foncez les voir live, vous ne pourrez qu’en ressortir conquis.

Parquet Courts Human Performance Rough Trade

TRACKLIST:

Side A

Dust
Human Performance
Outside
I Was Just Here
Paraphrased
Captive Of The Sun
Steady On My Mind

Side B

One Man, No City
Berlin Got Blurry
Keep It Even
Two Dead Cops
Pathos Prairie
It’s Gonna Happen


Album également disponible sur Spotify.









Stéphane Pinguet

Disquaire indépendant aigri mais passionné, amateur de musique, cinéma, littérature et bandes dessinées en tous genres.

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