En voilà une bonne manière de commencer la semaine. En ce lundi pluvieux et déprimant, on avait rendez-vous à La Coopérative de Mai avec les Anglais de Telegram, les papas de Dandy Warhols et les survitaminés de Mystery Lights. Récit.
Une fois de plus, arrivant tardivement rue Serge Gainsbourg, on rate honteusement la prestation de Telegram, qui, d’après les échos des spectateurs présents valait pourtant d’être vue.
Les Dandy Warhols débarquent sur scène peu après 21h30 et dès le premier morceau le constat est sans appel: les années ne leur ont pas fait de cadeau!
Auteurs d’un bon paquet de tubes durant une grande partie des années 90, les Dandy ont fait un rapide passage au top des charts américains avant de vite se casser la gueule, et de sombrer dans l’oubli album après album. Ainsi, tout le monde se souvient de « Boys Better », « Bohemian Like You » ou « We Used to be Friends »; mais la suite s’est avérée n’être qu’une vaine tentative de reproduire la même formule.
Ce soir, on sent que le groupe n’est pas vraiment dedans, on se demande même s’il se plait à jouer. Seule Zia McCabe montre quelques signes laissant penser qu’elle prend son pied. Brent DeBoer, Peter Holmström et Courtney Taylor-Taylor jouent chacun tristement dans son coin, sans aucune complicité. Les quelques blagues de son leader et la présence de leurs plus célèbres singles ne suffit pas à rallumer la flamme. On assiste même à un beau moment de solitude pour Taylor-Taylor qui interprète en solo « Every Day Should Be a Holiday » et choisit de laisser le public chanter le refrain à sa place…avant de se rendre compte que personne n’a compris. « You guys were supposed to sing this part…It’s easy« … Un public qui semble néanmoins conquis. Étrange… Allez les gars, c’était super mais maintenant, c’est le moment d’arrêter!
Le show à peine terminé et on se rue dans le club de la Coopé’, alors qu’une bonne partie de la salle quitte les lieux, loupant ce qui restera comme la prestation mémorable de la soirée, semaine, mois ou année (rayer la mention inutile): les New-Yorkais de The Mystery Lights.
Le quatuor originaire du Queens n’est pas là pour tergiverser et le prouve dès les premières secondes de son set endiablé. Il tape directement dans le dur avant les deux premiers titres de son album éponyme, sorti l’an dernier chez Wick Records, division dédiée au Rock ‘n’ Roll créée par le label soul Daptone.
C’est difficile à croire, mais le groupe joue avec encore plus d’énergie et d’entrain que sur disque. Ça saute partout, balance de grands riffs de guitare et le tout, avec un jeu impeccable et une classe folle! On en oublierait presque les fantômes de Dandy Warhols, aperçu quelques minutes plus tôt.
La prestation du chanteur/guitariste Mike Brandon -absolument bluffante- évoque un Roky Erickson à la fin des 60’s et le jeu (incroyable) du reste du groupe (LA Solano, Alex Q. Amini et Kevin Harris) nous plonge au cœur d’une compil’ Nuggets. Tous les tubes du gang new-yorkais (« Follow Me Home », « Too Many Girls », « Melt ») sont joués -soit l’intégralité de leur 1er album- assortis à quelques belles reprises (« Looking at You » du MC5 ou « Dead Moon Night » de Dead Moon) et de nouveaux titres extraits de leur prochain album.
Mortel, fiévreux, renversant, bouillonnant…On manque de vocabulaire pour décrire le show auquel on vient d’assister, un show qui a en tout cas comblé tous les amateurs de Garage-Punk Psyché’ présents dans la salle.
00h30. Après une heure et demi intense, qui ont permis a beaucoup de Clermontois de constater que le Rock ‘n’ Roll était loin d’être mort et enterré, on quitte le club de La Coopérative de Mai avec les oreilles qui sifflent, mais le sourire au lèvres. Ce soir, les Mystery Lights ont réinventé le lundi soir, et l’on se demande si au final, ce n’étaient pas eux, la véritable tête d’affiche.
Salle: La Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand
Photographies: Yann Cabello ©
Sérigraphie Morgane Autin © du Lycée de Communication Saint-Géraud à Aurillac
Retrouvez-nous sur