Le trio périgourdin avait défrayé la chronique en 2012 avec un premier 6-titres au concept ludique original puisque l’épaisse pochette faisait office de jeu de plateau Rock ’n’ Roll. Il aura fallu patienter cinq ans pour voir surgir le premier album d’un groupe qui rafraichit la galaxie Hüsker Dü, un disque qui comptera à l’heure des bilans 2017.
Le packaging de cet album est aussi réussi que celui de Gamer Rider (Some Produkt, 2012). Le vinyle est contenu dans une pochette dessinée par Poup, au visuel en 3D avec des lunettes pour l’admirer en relief, le CD avec deux titres bonus et un code de téléchargement.
REB est composé de Jean-Jean (ex-Thompson Rollets, Fluck, Squawk It Up, etc.) qui chante mieux que jamais et chevauche la Gibson à cru, Momo (ex-roadie des Thompson Rollets) fait office de courroie de transmission à la basse et Gaby de moteur à explosion à la batterie. Les trois signent un disque lumineux. Je les savais capables d’un tel exploit. Mais entre vouloir et pouvoir, faut toujours qu’il y ait un grain de sable de dernière minute pour enrayer la bécane. Là, rien, pas un pet de jeu dans les rotules. Tout roule comme sur des roulettes de marque Thompson. Même si à l’évidence, REB n’a pas bénéficié d’un budget hollywoodien, il a quand même enregistré au Black Box Studio avec les célèbres Fred Norguet et Peter Deimel et Norguet a mixé le tout dans son mythique studio du Pôle Nord à Blois. REB a peaufiné les chansons. Arrivés au Black Box, ils ont dû tout mettre en boite en une prise, ça n’a pas dû mégotter deux heures pour statuer sur la pertinence du mi-7ème diminué en gamme tempérée ascendante. Le groupe est suffisamment rigoureux et précis pour savoir ce qu’il veut et ce dont il a besoin pour atteindre précisément son objectif.
Le trio est nourri aux Byrds et aux Kinks pour remonter à Hüsker Dü. “Your Daydream” qui ouvre l’album est une heavy-power-pop entre Moving Targets, Descendents et l’axe de transmission, Hüsker Dü. La voix majestueuse de Jean-Jean survole la chanson comme un aigle royal la brebis égarée. “Good Price” démarre rock-punk- pop et la voix “sage” entre là-dedans pour calmer les ardeurs juvéniles du trois-œil. Le son est prodigieux. Ces trois-là sont harmoniquement et mélodieusement complémentaires.
“He Felt He Had Failed” serait au répertoire de Red Hot Chili Peppers que je n’y trouverais rien à redire. Seule la tessiture de voix diffère. Celle de Jean-Jean est autant sexy que celle d’Anthony Kiedis. “Another Plan” déchire le ciel avec sa ritournelle à la All / Descendents / Big Drill Car.
La face B du vinyle débute par “Way From Nowhere” pour laquelle Jean-Jean étire ses cordes vocales sur le billot. Le morceau rappelle les Ecossais de Joyriders, valeur-étalon des 90’s. L’intensité ne baisse pas, REB continue de maintenir l’auditeur debout dans l’ouragan sonique pour qu’il prenne bien vent de face. “Brand New Story” est presque “facile” musicalement. Comme si tout reposait sur cette voix angélique. La guitare sur “I Can Not
Agree” vrombit à peine deux fois plus qu’un turboréacteur de 747 au décollage. “Walking Out Of Time” revient à des choses plus légères, plus pop, façon Senseless Things si n’était la guitare en titane. La posée “No Magic Key” est quant à elle psyché, genre Screaming Trees. Le vinyle s’arrête là, le CD en offre deux de plus dont la ramonesque “The Rock, The Punk, The Pop” et la reprise de Bruce Joyner & The Unknows, “Common Man” pour baliser la
sortie.
Un disque compact, homogène, impitoyable, foudroyant, un album important pour 2017.
Red Eye Ball Red Eye Ball Some Produkt
Site Web de Red Eye Ball et de Some Produkt.
TRACKLIST
Side A
Your Daydream
Good Price
Lazy Man
He Felt He Had Failed
Another Plan
Side B
Way From Nowhere
Brand New Story
I Can’t Not Agree
Walking Out Of Time
No Magic Key
Bonus Tracks (CD only)
The Rock, The Punk, The Pop
Common Man
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