L’an passé, après les tragiques événements précédents la sortie du poignant Skeleton Tree (accompagné du long métrage d’Andrew Dominik One More Time with Feeling) de Nick Cave & The Bad Seeds, on se demandait si le chanteur australien allait défendre ce seizième album studio sur scène. Puis, au printemps 2017, l’annonce a été faite: les fidèles Bad Seeds et leur leader seraient de retour sur les routes. Récit de la première des deux dates françaises, au Zénith de Paris.
Nul besoin de première partie, les mauvaises graines (amputées de Barry Adamson et Conway Savage) débarquent à 20h30 pétante pour une prestation explosive.
Nick Cave entame le concert assis avec trois extraits de Skeleton Tree (sur sept au total). Les titres, bien que très beaux et parfois même bouleversants, peinent à mettre les quelques 6000 spectateurs dans le bain. « Higgs Boson Blues » remplira aisément cette mission, réveillant l’audience avec un final de haute volée. Le chanteur australien passe une bonne partie des titres au plus près de l’audience, plongeant parfois dans la foule. Tel un prêcheur qui répand la bonne parole, les mains sont tendues vers lui alors qu’il alterne chuchotement, chant et hurlement.
Suivent les classiques « From Her to Eternity » -introduit par un « I wanna tell you about a girl…« – et « Tupelo ». Un semblant d’apocalypse s’empare alors de la salle avant de laisser la tension disparaitre pour faire place au superbe « Jubilee Street » puis aux ballades « The Ship Song » et « Into My Arms ».
Les ténèbres s’emparent de nouveau du Zénith sur un « I Need You » fort en émotions. Cave semble s’adresser directement à son fils récemment disparu. Les Bad Seeds subliment l’ensemble à merveille, assurant les chœurs avec justesse. Tout bonnement bouleversant.
Le chaos fait son retour sur les géniaux « Red Right Hand » et « The Mercy Seat », suivis de près par « Distant Sky » -sur laquelle apparait, comme sur album, la danoise Else Torp, sur un écran géant- et « Skeleton Tree », qui concluent le set principal.
Sans surprise, les Bad Seeds reviennent sur scène pour un rappel qui débute sur un « The Weeping Song » qui nous fait regretter l’absence de Blixa Bargeld, une nostalgie vite estompée par la performance de Cave, qui interprétera son titre au milieu de la foule. Le personnel de sécurité, déjà aux aguets, est en alerte rouge lorsque le chanteur australien incite une bonne cinquantaine de fans à investir la scène pour un « Stagger Lee » toujours aussi bluffant. Une fan particulièrement douée en profitera pour assurer des chœurs improvisés. Les Bad Seeds terminent cette première date parisienne en douceur avec un sublime « Push The Sky Away ».
Quelques jours après avoir fêté son soixantième anniversaire, Nick Cave a démontré à qui osait encore en douter qu’il avait encore de belles années devant lui avec une prestation de plus de 2h00 à la fois cathartique, Punk et divinement Rock ‘n’ Roll.
Nick Cave & The Bad Seeds
Salle: Le Zénith de Paris
Production: Alias
Photo: Sylvie Guillaume
Setlist:
Anthrocene
Jesus Alone
Magneto
Higgs Boson Blues
From Her to Eternity
Tupelo
Jubilee Street
The Ship Songs
Into My Arms
Girl in Amber
I Need You
Red Right Hand
The Mercy Seat
Distant Sky
Skeleton Tree
Rappel
The Weeping Song
Stagger Lee
Push The Sky Away
Line-up:
Martyn P. Casey, Nick Cave, Toby Dammit,
Warren Ellis, Jim Sclavunos, George Vjestica & Thomas Wydler.
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