Dire que l’on attendait avec impatience le deuxième album de Garciaphone serait un doux euphémisme tant leur inaugural Constancia (2013, Talitres) regorgeait de titres brillants comme « Bad Shepherd », « Two Wounded Hearts » ou « Tornadoes » qu’aurait jalousé David Kitt. Sur un opus de douze titres d’Indie Pop ou Folk Pop (selon l’humeur) où planaient les ombres tutélaires de Grandaddy et autres artisans de ces mélodies où guitares électriques et ambiances béates marchent côte à côte. Un album que les Nourallah Brothers auraient applaudi des deux mains…
Quatre ans se sont écoulés et le groupe d’Olivier Perez revient avec un album encore plus abouti, où la voix du Clermontois si chérissable, d’une douceur à faire pleurer les pierres, charrie un torrent d’émotions fortes. Sur « Dreameater », Garciaphone enchante et nous offre dix nouvelles compositions où les papillons noirs de feu Elliott Smith s’envoleraient vers la lumière où baigne Jason Lytle. « Oh Sleepless World » au ton badin affiche les plus beaux atouts avec sa guitare câline et son piano hébété. « Hermet » affiche une nostalgie irradiante traversée par des claviers vintages aux gimmicks addictifs. Le groupe enchaîne un tiercé de chansons à la beauté pâle (« Morning of a Day », « Deadstar », « Every Song of Sorrow is New ») où la musique est tantôt enjouée tantôt mélancolique. Les amis savent varier l’instrumentation selon l’émotion qu’ils veulent distiller. C’est un enchantement d’entendre des titres de la trempe de « A Hole in the Universe » ou « Our Time to Spare » qui auraient très bien pu naître dans les mains expertes de George Harrison lorsqu’il voulait transmettre une émotion pure. Le sentiment persistant d’entendre dix des plus belles compositions en apesanteur de l’année, ne nous lâche plus. Pas une seule faute de goût, pas une seule suffisance coupable sur la longueur d’un album tutoyant les sommets. Quels superlatifs trouver pour rendre justice à ces mélodies, à cette production qui enrobe au mieux ces entrelacs de guitares, pianos, clavier et au jeu tout en souplesse de la batterie. L’homogénéité du tout finit par nous convaincre que l’on n’avait pas écouté pareille alchimie dans l’hexagone depuis les albums de Syd Matters ou outre atlantique des doux rêveurs de Radar Bros, le psychédélisme en moins.
Après un premier essai concluant, Olivier Perez et ses comparses transforment haut la main et se positionnent non plus comme des outsiders mais véritablement comme des favoris en plaçant fastoche leur « Mangeur de Rêve » dans les tops de fin d’année. Cocorico!
Garciaphone Dreameater Microcultures
TRACKLIST:
Face A
Don’t Let It Die Like This
Oh Sleepless World
Heirmet
I’ll Be A Riddle
Mourning Of The Day
Face B
Deadstar
Every Song Of Sorrow Is New
A Hole In The Universe
Our Time To Spare
Dusk
Album également en écoute sur Bandcamp et Spotify.
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