En à peine un an, les Anglais d’Idles sont devenus sans que l’on puisse expliquer pourquoi « le nouveau groupe à la mode ». Pas forcément très accessible, la musique du quintet Punk séduit un large public et même la presse dans son ensemble, elle convainc même les plus réfractaires lors de prestations scéniques à tomber par terre.
Dans l’attente d’un énième nouveau phénomène musical, le public et les groupes se réfèrent toujours aux mêmes styles musicaux. Après avoir assisté au retour du Psyché’ plusieurs décennies après sa création, c’est le Post-Punk qui revient sur le devant de la scène. L’an dernier, Idles sortait de l’anonymat avec le sauvage et brillant Brutalism (2017, Balley). En quelques mois, le quintet est, monté en grade en signant chez Partisan pour un nouvel album. Bien qu’originaires de Bristol, Joe Talbot et ses copains n’ont pas grand chose à voir avec la légendaire scène du sud-ouest de l’Angleterre: le Trip-Hop, si ce n’est une certaine forme d’engagement politique. Car, sous ses allures de bruts complètement siphonnés qui transpirent les excès en tous genres, les Idles signent les meilleurs textes que le Punk ait donné depuis longtemps. Le groupe a des choses à dire, et le fait avec classe, honnêteté et spontanéité. Talbot crache ses paroles avec une fougue et une attitude qui ne sont pas sans rappeler celles d’un certain Jason Williamson, d’ailleurs, leur Post-Punk se reproche justement des compo’ de Sleaford Mods, la violence des guitares et de la batterie en plus. Des textes engagés, souvent politiques (la montée du nationalisme, le Brexit, l’immigration…), sociétales (la masculinité toxique de l’homme moderne) ou personnels (le deuil), que Talbot aborde avec finesse, sensibilité et positivité.
Malgré une attitude subversive, Idles rassemble et s’impose sans le vouloir comme un porte parole d’une société à moitié paumée, d’une époque confuse au bord du chaos, mais qui, contrairement aux mouvements extrémistes, préfère jouer la carte de l’optimisme. Idles pratique un Punk positif prône l’amour donc, et la joie, comme un acte de résistance.
Idles Joy as an act of Resistance Partisan Records
TRACKLIST:
Side A
Colossus
N.F.A.M.W.A.P.
I’m Scum
Danny Nedelko
Love Song
June
Side B
Samaritans
Television
Great
Gram Rock
Cry To Me
Rottweiler
Album également dispo’ en écoute sur Bandcamp & Spotify.
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