Annoncée avec tambours et trompettes, la “nouvelle sensation angevine” (tiens, j’ai déjà entendu ça quelque part…) a débarqué avec un maxi quatre titres qui pètent des flammes en préambule à une tournée triomphale qui se poursuit en attendant le premier album programmé pour le 22 février prochain.
Toujours la même vieille histoire, tu fréquentes les mêmes bars, un verre en amenant un autre, tu finis par raconter des conneries du genre « et si on faisait un groupe? » jusqu’au jour où tu te retrouves au local de répète à accorder ta guitare. C’est ce qui est arrivé à Pierre-Yves Sourice qui avait quelques titres sous le coude et qui, à force de trinquer avec les frères Camille et Étienne Belin de Daria, leur a proposé de tenter quelque chose ensemble. Camille, guitariste de profession, passe à la batterie, Étienne reste à la guitare et Pierre-Yves conserve la basse. Pour tenir la seconde guitare, ils enrôlent Félix, le fils de Pierre-Yves. C’est bien beau tout ça, mais ça manque de vocaux. Ils proposent le poste à Éric Sourice qui essaie volontiers et transforme l’essai avec brio. Le commando est au complet. Du pur angevin. Dans le son et dans le style. La rencontre des Sourice et des Belin provoque un choc générationnel. Le panoramique de LANE (pour « Love and Noise Experiment ») oscille entre Buzzcocks et Hüsker Dü et toute leur descendance née dans les 80’s et 90’s, entre Thugs et Daria. Les Sourice ont apporté la simplification et les Belin le traitement du son avec la batterie et le chant en avant. Et au milieu de tout ça, Félix met son grain de sel. LANE est la synthèse de deux générations et demi de rock angevin. Avec des textes toujours pleins d’à propos. “Goal Line” cause football. On sait les Angevins friands de ce sport, là, Éric met une petite fessée au football professionnel, lui préférant le foot entre copains. Sur “Black Moon”, il revient sur Margaret Thatcher, la vilaine dame de fer britannique, chantre du capitalisme “décomplexé”. “Teaching Not To Pray” est adressée à la fille d’Éric, pour lui enseigner de ne jamais s’en remettre à une autorité supérieure. Comme dit Éric, on n’a plus les mêmes préoccupations et les mêmes centres d’intérêt à 58 ans, n’empêche qu’il ne baisse jamais la garde et LANE, sur disque et sur scène, étend le mur du son sur une ligne pop à haute tension.
Ne pose jamais tes doigts sur ce disque et ne va jamais les voir en concert, tu risquerais de t’électrocuter.
LANE Teaching Not To Pray Twenty Something /PIAS
TRACKLIST:
Side A
Goal Line
Black Moon
Side B
The Dice
Teaching Not To Pray
EP également disponible sur Spotify, et chez tous les bons disquaire bien sur!
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