Premier album de ce jeune groupe gallois qui a biberonné aux Beatles et qui ne s’en cache pas. Mais comme il s’en sort bien, je lui accorde le bénéfice du doute.
CVC, pour Church Village Collective, le lieu où le sextet s’est formé, à proximité de Cardiff. Les mecs s’inspirent ouvertement des Beatles, voire même, par capillarité, des Beach Boys. Comme ils s’emparent aussi d’ambiances funky, et blues, ce qui procure à l’album une atmosphère joyeuse. Certes, l’ensemble sonne entendu, mais les chansons font le job. On se laisse facilement happer par les mélodies. Si les inspirations sont d’origine contrôlée, la production quant à elle, -assurée par Ross Orton-, insuffle une pure dynamique et procure une certaine intemporalité à ce bien beau disque. En revanche, ce qui m’exaspère, c’est que le groupe sort son album en version numérique uniquement, le 13 janvier. Pour les supports physiques (vinyle et CD), il va falloir attendre le vendredi 17 mars, à la Saint Patrick. Aucun lien de cause à effet, je vous rassure. En résumé, les mecs font ouvertement un doigt d’honneur aux disquaires ! Belle mentalité ! Avec ce genre de pratique, qui malheureusement
se développe, c’est toute une filière qui est menacée. Je ne félicite pas le groupe. On sait bien que les nouveaux modes de « consommation » – là, on ne parle plus d’écoute ou de son, la mélomanie devient accessoire –, donc, les nouveaux modes de « consommation » tendent vers la dématérialisation pour diverses raisons : économiques, sociologiques, voire ethnologiques. Reste à prouver qu’on améliore notre empreinte carbone en écoutant de la musique dématérialisée. Si la musique est dématérialisée, pourquoi ne dématérialiserions-nous pas aussi les musiciens tant qu’on y est ? Laissons aux machines le soin de générer elles-mêmes la musique. Déjà que… Il faut s’y faire, après l’ère quaternaire, on entre progressivement dans l’ère informatique qui nous réserve savoir quoi… Déjà, les bambins naissent avec un nouvel appendice greffé à la main et au cerveau : le Smartphone. Cela dit, Get Real mérite de patienter un peu pour acquérir le vinyle, car c’est un bien bel album qui offre quelques titres bonus pas encore entendus : des reprises de Michael Jackson (« Billie Jean »), Wings (« Let Me Roll It »), The Kinks (« You Really Got Me ») et AC/DC (« It’s a Long Way To The Top »).
CVC Get Real CVC Recordings/Modulor
Face A
Hail Mary
Winston
Knock Knock
Sophie
Anogo
Face B
Good Morning Vietnam
Woman of Mine
Music Stuff
Mademoiselle
Docking The Pay
American Ultra
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