Admettez qu’avec un nom pareil, Dead Chic, on ne sait pas trop sur quel pied danser. A-t-on affaire à une formation métal, punk, garage, disco ou funky ? Mieux que tout ça réuni, on tient là un des groupes les plus originaux et les plus élégants de ce début d’année avec un premier EP qui tend à la perfection et frise le chef-d’œuvre, n’ayons pas peur des mots !
En quelques titres, Dead Chic réussit le tour de force de convoquer une poignée d’influences majeures d’origine blues : Tom Waits, Dr John, Gun Club, Nick Cave, Warhaus, la jungle exotica, le surf, les trottoirs de la Nouvelle-Orléans, les Eagles maraboutés par un sorcier vaudou surfant sur un brasero (« Ballad of Another Man ») et j’en passe, bref, je pourrais en rajouter pléthore pour épicer la recette. Le titre du disque est intrigant dans la mesure où il ne provient pas d’une chanson : la salle de bal de Vénus, la déesse de l’amour, de la séduction et de la beauté féminine. Même au fil des textes pour le moins sibyllins, on ne trouve pas la réponse, alors qu’elle est bien là, à l’esprit du chanteur. Le groupe est franco-anglais. Seul témoignage concédé à la double nationalité, la splendide « Les fleurs séchées » qui débute de façon anodine, avec l’orgue Hammond en guise de machette pour pénétrer dans la jungle avant l’entrée de la batterie pour le refrain et là, l’auditeur succombe dans un clash aérien façon rencontre du troisième type entre Tom Waits et Calexico en pleine messe vaudou. Sur six titres, The Venus Ballroom détient au bas mot, quatre tubes qui, s’ils arrivaient aux oreilles du grand public (parlez pas de bonheur par pitié), feraient un tabac et le cinéma s’empresserait de s’en accaparer pour illustrer le prochain Tarantino…, ou autre. The Venus Ballroom est une des grosses secousses sismiques de ce début d’année, le EP laisse un goût de trop peu, de revenez-y, vite l’album où je tue le chien !
Dead Chic The Venus Ballroom Upton Park/L’Autre distribution
Face A
You Got It
The Belly of the Jungle
Les fleurs séchées
Face B
El Malccon – (Interlude)
Ballad of Another Man
Good God
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