En ce mercredi 10 juillet, tout le monde n’est pas en vacances estivales mais il y a quand même des signes avant-coureurs. Quand nous nous rendons au festival Les Nuits de Fourvière à Lyon, c’est toujours bon signe. Aujourd’hui le plateau convoqué est de haute voltige et le soleil est au rendez-vous. Nous sommes accueillis par le personnel de la sécurité avec le sourire puis une hôtesse nous propose un coussin pour poser notre séant sur les gradins de ce magnifique théâtre antique. Le personnel est vraiment bienveillant avec les personnalités à mobilité réduite et accompagne pour les placements, réserve des places pour les femmes enceintes, ce qui n’est pas le cas partout. Bref toutes les conditions sont réunies pour passer un bon moment.
En guise de hors d’oeuvre, nous entamons par Aldous Harding. Cette néo-zélandaise n’a pas la tâche aisée : capter l’attention d’un public qui arrive en plein jour et qui débriefe sa journée. Elle s’en sort plutôt bien grâce à un charisme hors norme et des chansons bien ciselées. Aldous Harding ne choisit pas la facilité, elle chante aigüe, elle chante grave mais elle chante juste. Accompagnée par quatre musiciens aussi discrets que classieux, le charme opère. Aldous toise son public et nous souhaitons ne jamais croiser son regard de peur qu’elle nous ensorcèle. En plat de résistance, les trublions de Parquet Courts déboulent sur scène. Leur set démarre sur les chapeaux de roue avec des chansons très sèches à la limite du Punk. Ce quatuor new yorkais maitrise à la perfection l’enchaînement pied au plancher avec un batteur ultra efficace (Max Savage), un bassiste (remplaçant de Sean Yeaton, absent ce soir, NDLR) qui va en rendre jaloux plus d’un -car placé au centre des débats c’est assez rare chez les bassistes- un guitariste soliste dégingandé (Austin Brown, sorte de mix parfait entre Thurston Moore et Cabu) et Andrew Savage, frontman idéal tout énervé à distordre sa guitare. Le combo se perd un peu sur la fin à essayer de combiner un funk ethnique à son rock rêche et tendu. Le dessert, la gourmandise de trop ? Mac DeMarco est un énorme showman, on ne peut pas le nier. Bon je me pose là en aquoiboniste. Mac DeMarco entre en matière en présentant ses quatre comparses : un guitariste qui danse et chaloupe à la moindre occasion même pour boire son verre de vin rouge, un bassiste taciturne, un batteur nonchalant et un organiste qui met trop de sauce caramel. DeMarco a une chouette voix mais quid des chansons. Certes une bonne ambiance « la croisière s’amuse » mais cet Easy-Listening me laisse pantois. Par contre cela fonctionne auprès d’un public déjà conquis (le gazier était venu en 2016). Les aficionados n’hésitent pas à sortir briquets et portables en mode lampes de poche pour illuminer la moindre bleuette et reprennent en coeur les paroles de refrain qui ne restent pas dans ma tête (je suis incapable de siffloter une chanson de Mac DeMarco car je ne retiens aucune de ces mélodies). Le dernier morceau, le combo lâche enfin les chevaux et reprend « Enter Sandman » de Metallica. Mac DeMarco pose le t-shirt, fait une roulade avant, bataille avec des coussins, se jette dans le public, fume une énième clope et clôt son concert par une dernière chansonnette en solo.
Trop de sucre m’écœure dans ce repas qui avait pourtant bien débuté. Quoiqu’il arrive nous reviendrons à ces soirées pop de ce festival au cadre idyllique.
Mac DeMarco, Parquet Courts & Aldous Harding
Festival Les Nuits de Fourvière à Lyon
Photos: Paul Bourdrel
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