Astronautalis « This Is Our Science »

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Quatrième album d’Astronautalis, This Is Our Science a très peu fait parler de lui outre-Atlantique, bien qu’étant sorti il y a déjà plusieurs mois. Peu connu en Europe, Andrew Charles Bothwell, de son vrai nom, a pourtant quelques années d’expérience derrière lui, en témoignent des milliers de kilomètres passés sur les routes et plus de mille concerts à travers trois continents.

C’est d’ailleurs sur scène que le MC s’est fait remarquer, tout d’abord au cours de rap battle, puis lors de ses propres prestations, qu’il soit seul avec son laptop ou accompagné d’un guitariste et d’un batteur. Originaire de Jacksonville en Floride, il sort son premier album auto-produit, You And Yer Good Ideas (Fighting Records) en 2003. Suivront The Mighty Ocean And Nine Dark Theaters (Fighting Records, 2006) et Pomegranate (Eyeball Records, 2008). Ce dernier permet alors au jeune Andy de passer à l’étape supérieure, grâce à ses morceaux mieux construits et surtout, mieux enregistrés.
Trois années lui auront été nécessaires pour venir à bout de This Is Our Science, en grande partie composé sur la route. Premier constat, Andy gagne en assurance, alterne lyrics chantés (comme sur l’intro de « This Is Our Science ») et rappe avec une voix grave qui n’est pas sans rappeler celle du Canadien Buck 65. Côté instru, la recette reste la même : un habile mélange de hip-hop, d’indie rock, de folk avec parfois même quelques sonorités electro. Mais le réussite de ce disque tient aussi pour beaucoup dans la richesse des paroles, lesquelles nous font découvrir un songwriter aussi à l’aise dans l’écriture d’histoires fictives (« Midday Moon ») que de textes plus introspectives (« Measure The Globe » ou « Secret On Our Lips »). On notera également la présence d’intéressants featuring : Mike Wiebe (Riverboat Gamblers), Lazerbeak , Cecil Otter et Sims (Doomtree), le génial Alias d’Anticon, qui signe la prod’ de « Dimitri Mendeleev » tandis que Tegan Quinn seconde Andy au chant sur le tubesque « Contrails » (seul morceau « typé radio »).

Un nouvel album abouti donc, qui s’écoute d’une traite, et surtout un artiste majeur de la scène hip-hop indé américaine à suivre de très près.

Astronautalis This Is Our Science Fake Four Inc./Modulor
Chronique publiée à l’origine dans le magazine New Noise

TRACKLIST :

Side A

The River, The Woods
This Is Our Science
Thomas Jefferson
Measure The Globe
Dimitri Mendeleev

Side B

Midday Moon
Contrails
Holy Water
Secrets On Our Lips
Lift The Curse
One For The Money



Album également dispo’ en écoute intégrale sur Spotify et Bandcamp.






Stéphane Pinguet

Disquaire indépendant aigri mais passionné, amateur de musique, cinéma, littérature et bandes dessinées en tous genres.

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