Une biographie élaguée de toutes circonvolutions superflues et de considérations boursouflées grâce à laquelle on se replonge dans le New York peu ragoutant des années 70, la pire période de l’histoire de la ville, un vrai coupe-gorge à l’époque. L’environnement parfait pour que naissent et se développent les New York Dolls, un groupe majeur de l’histoire du rock.
L’auteur clermontois Bruno Juffin a commencé par collaborer au magazine Rock Sound au début des années 90 avant de convoler avec Les Inrockuptibles où sa plume acérée et aguerrie a trouvé un écrin à sa mesure. Avec cette biographie, l’auteur a atteint un de ses objectifs les plus chers, écrire un livre sur les New York Dolls après en avoir signé un sur le Velvet Underground et un sur les Rolling Stones. En moins de 150 pages, il relate l’épopée de ces petites frappes de New York Dolls et l’impact qu’elles ont eu sur la galaxie rock, jusqu’à être un élément déclencheur du punk britannique avec leurs frasques et leurs frusques. L’auteur écrit serré, ramassé, avec la même verve et le même afflux sanguin qui irriguent les chansons des Dolls, en moins poudrées. Il parvient même à évoquer des épisodes pas très glorieux de leur existence avec un certain romantisme et une petite touche de poésie. L’interprétation du glam rock à New York était plus proche du caniveau que des étoiles.
Sous l’impulsion de Morrissey, le chanteur des Smiths, autoproclamé plus grand fan des NYD du monde, le groupe s’est reformé en 2004 avec ce qu’il restait de membres vivants, essentiellement pour tourner et sortir quelques albums.
L’auteur a été tellement dense et compact qu’il a fait l’économie d’établir la discographie des NYD qui est de toute façon développée dans le livre. Essentiel pour (re)découvrir l’histoire d’un des groupes qui a lourdement influé à tout jamais le rock à différents niveaux.
Bruno Juffin New York Dolls, Love, L-U-V ! Éditions Le Boulon
(127 p., 18€)
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