Les magnifiques serres du jardin botanique de Bruxelles accueillaient samedi dernier le vétéran Carl Barât, accompagné de son nouveau groupe, tout en cheveux et en barbes, The Jackals. N’ayant pas écouté une seule chanson de son album avant de venir, c’est peu dire que je n’attendais pas grand chose de ce concert : au mieux, un petit plaisir coupable et nostalgique, au pire l’une des dernières occasions de voir l’une de mes idoles d’antan. J’AVAIS TORT. En sortant de ce concert magique – oui, magique , je me suis sentie comme une ingrate qui n’avait pas suffisamment gardé la foi dans les personnes qui l’avaient fait tomber amoureuse du rock’n’roll en premier lieu.
A 21h05, quand Carl débarque sous la coupole de la Rotonde avec son slim noir, son perfecto en cuir et son petit chapeau, on se dit quand même que certaines personnes sont nées pour être des rock stars. D’un charisme fou, il ne lui faut qu’une seconde pour assujettir un public conquis d’avance. Avec une énergie débordante, il attaque pied au plancher avec les titres les plus pop et sautillants de son nouvel album, qui nous rappellent immédiatement son incroyable talent de mélodiste. Fines et mordantes, les mélodies imposent leur dynamique sur scène, sans même avoir besoin d’une première écoute studio pour les appréhender.
Efficacité, beauté et rock’n’roll : la formule n’a pas changé mais a parfaitement évolué. En vrai pro, Carl sait aussi comment construire un set percutant et quand ralentir le rythme : il nous offre ainsi au milieu du set une magnifique pause acoustique, où il reprend notamment en solo son morceau « France », dernière piste cachée du deuxième album des Libertines (moment émotion du concert). Le groupe revient ensuite au complet pour conclure la troisième partie de la soirée avec les chansons les plus hargneuses de leur répertoire, du génial « Bang Bang You’re Dead » au tout nouveau « Glory Days », petite bombe blues sensuelle imparable – car oui, Carl Barat ose la sensualité ce soir à Bruxelles.
Mais au-delà de ses qualités de performer et de compositeur rock, c’est surtout la relation qu’entretient Carl avec son public qui fait de ce concert un moment si particulier. S’adressant à nous comme à de vieilles connaissances, il se présente tel qu’il est, au naturel, tantôt timide, tantôt goguenard. On se connaît depuis si longtemps, que n’est plus la peine de faire semblant, semble-t-il nous dire.
Un chat dans la gorge, une impro hispanique mal maîtrisée à la guitare, Carl se fait plaisir car il nous fait confiance pour ne pas le juger et l’aimer tel qu’il est. Pour bien nous mettre à l’aise et nous prouver que la question des Libertines n’est pas taboue, il nous offre même en plein set une reprise de « Death on the Stairs », alors que personne ne l’a demandée. Refusant de se noyer dans la nostalgie, mais ne négligeant pas la beauté de la mélancolie, il évite l’écueil des stars déchues qui ne rêvent que de se défaire de leur image passée tout en se reposant dessus.
Carl est parfaitement conscient de notre histoire commune et ne demande qu’à construire notre avenir ensemble. C’est ça l’amour.
Salle: Le Botanique.
Photos par Francesc Serra Zaragoza © son site web ici.
Page Facebook de Carl Barât.
« …Libertines n’est pas taboue, il nous offre même en plein set une reprise de « Death of the Stars » … » C’est « Death On the Stairs » 😉
Super concert 🙂
;Exact ! Bien vu PoTaTo, Julia a du être chamboulée par le charme de Carl! 😀
« Death on the stairs » plutôt nan !? ^^
En effet oui !