Chicken Snake tient le rythme régulier d’un album tous les deux ans. Si tu sais compter, tu noteras que c’est le 6ème depuis 2010. Et ouais mon pote. Ils l’ont enregistré comme de coutume, chez eux, à la Nouvelle-Orléans. Les époux Owens–Teel poursuivent leurs travaux ménagers histoire de tenir leur intérieur propre et coquet.
Notons un changement de personnel, et va savoir pourquoi, les Teel ont pris une rythmique brésilienne. Marco Butcher à la batterie et Luis Tissot à la basse. Dans leur exercice coutumier de la reprise, ils s’en prennent cette fois à Roky Erickson et John Cale. Autant dire qu’on est loin de l’ambiance carnaval même si on est à la Nouvelle-Orléans. Et si ce n’était la voix câline de Pauline Owens-Teel, on aurait l’impression d’entrer dans ce disque comme dans un coupe-gorge une nuit de pleine lune à Loup-Garou City, d’autant que la guitare de Jerry Teel est toujours accordée en Stihl majeure, si t’y fous les oreilles, t’as les doigts qui saignent. Je ne sais pas si c’est que je n’avais jamais remarqué jusque-là ou alors c’est qu’ils reprennent deux titres de la fin des 70’s (“Chicken Shit” de John Cale s’imposait), mais la tonalité de Shapeshifter est très 70’s même si le son est salement bluesy 50’s, le genre à te coller aux semelles si t’y fous le pied dedans. Pas le style à sortir le costume amidonné, ça bouzine en salopette / bottes en caoutchouc et ça se sert l’outils de musique avec des manches en bois pour assurer la maintenance.
Avec Chicken Snake, on n’est pas dans le paraître, on est dans l’être.
Chicken Snake Shapeshifter Beast Records
TRACKLIST :
Face A
Bring Down The Rain
Shapeshifter
Preacher Man
Long Time Ago
Cold Night For Alligators
Face B
Chicken Shift
Don’t Look At Me
Devil Moon
O’Death
Bury My Trouble
#1 (With a Bullet)
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