Un must de la littérature white trash qui reprend les codes cinématographiques de Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper et de 2000 Maniacs de Herschell Gordon Lewis avec, pour pimenter la boucherie, de l’humour, du cul, du cul, du cul et encore du cul.
On imagine un auteur texan pété du casque se réfugiant dans l’écriture pour exorciser ses démons. Que dalle. Olivier Bruneau est bien français. Un sacré comique celui-là. Je te raconte. Un couple de randonneurs se fait prendre au piège par deux freaks puant dégueulasses, les jumeaux Jules et Jim. Ne rigole pas, les frangins sont l’antithèse de Jules et Jim de Henri-Pierre Roché (Gallimard, 1953) dont s’est inspiré François Truffaut pour réaliser son film en 1962. Les jumeaux sont complètement tarés, au-delà des normales saisonnières. Des bourrins de concours. Jules, arrivant les pieds devant à la naissance, a été extrait au treuil du ventre de sa mère par son père. En sortant, l’effet ventouse l’a envoyé péter la tête contre un pilier. Il en reste des séquelles. Son frangin n’est pas mieux loti note bien.
Jules & Jim emmènent leurs proies dans la cave de la ferme familiale tenue de main de maitre par la Mère. A l’étage se trouve la chambre de Marie, la petite sœur adolescente qui est en pleine découverte de son corps. Jules et Jim se livrent systématiquement à des tortures à connotation sexuelle sur leurs prisonniers, ce qui ouvre des perspectives aux victimes les plus gourmandes. En utilisant de nombreux outils fabriqués maison, tel le gode inspiré du Vibroboy de Jan Kounen. Des ingénieux les frangins pour tout ce qui touche à la torture. Cons comme des moulins à vent, peut-être, mais inspirés quand il s’agit de martyriser leurs semblables.
Dans le même temps, sur les bancs de l’université, six amis arrivés au terme de leurs études, trois filles trois garçons, décident de passer un week-end ensemble dans la cabane familiale d’une des filles pour une partouze olympique en guise d’au-revoir puisque la vie va les séparer, chacun allant vivre la sienne de son côté. La cabane familiale se situe au fin fond du trou du cul du monde, au milieu des bois, à côté de la ferme de la famille tarée.
Jules et Jim s’évertuent à faire prisonnier tous les téméraires passant à portée pour leur faire subir les pires supplices et les derniers outrages jusqu’à les tuer avant de les enterrer dans le jardin. Ça, c’est l’effet Ed Gein. La Mère n’est pas en reste, puisqu’elle se tape également les prisonniers mâles. Seule la vierge Marie est dispensée de participer à la boucherie familiale. La Mère veille à la protéger du mal pour lui éviter de finir tarée comme elle. Selon une règle d’or instaurée par Tobe Hooper et reprise par tous, les étudiants se séparent pour mieux tomber dans les griffes des deux monstres à peine plus violents et sanguinaires que Leatherface himself.
Tous les personnages sont libidineux, même Marie. Ils passent la moitié du livre à baiser malgré le danger permanent et à se foutre des godes énormes dans le cul. Même la chèvre de la ferme est une sacrée coquine. Sans qu’on ne l’y oblige, elle s’adonne volontiers à une fellation ou à un cunnilingus quand un personnage à portée de barbichette est à oilpé.
Le roman n’attend plus qu’une adaptation à l’écran par un metteur en scène qui se sentirait une âme de Tobe Hooper, de Sam Raimi ou Peter Jackson jeunes, de Herschell Gordon Lewis ou de Russ Meyer. Olivier Bruneau liste aussi Sam Peckinpah, Wes Craven ou Délivrance de John Boorman (1972) parmi ses références cinématographiques et en ce qui concerne la playlist, on trouve du Led Zeppelin, du Roy Ayers, du Blondie, du Nino Rota, Kim Wilde et surtout, “Sex Beat” de Gun Club et rien que pour ça, il mérite d’être intronisé Chevalier de l’Ordre de la Truffade et du Saint-Nectaire réunis.
Dirty Sexy Valley est à mourir de rire ; un gode-tronçonneuse dans le cul de préférence, c’est plus rigolo.
Dirty Sexy Valley de Olivier Bruneau
(268 p., 16 €) (Le Tripode)
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