Dans un style typé 90’s, ce tout nouveau quatuor accouche d’un premier album époustouflant.
Quand les frangins Belin, Camille et Étienne (Daria, L.A.N.E.), s’associent à Alex (Zenzile) et Ben (Last Time Voodoo) pour former Do Not Machine, ce n’est sûrement pas pour faire de la figuration ou dans la demi-mesure. Si l’équipage semble hétéroclite à l’énoncé du casting, on est rassuré aux premières notes, cet all-star-band angevin est parfaitement assorti. Avec Daria, on sait les frères Belin attachés à un style emo très américain — méfions-nous toutefois de ce terme valise qui a servi de poubelle jaune pour cataloguer nombre de groupes métallo-variétoche des années 2000 —, un style emo disais-je donc très inspiré par la new-wave anglaise, en commençant inévitablement par The Cure. Le Triple J (Jawbreaker, Jawbox, Jimmy Eat World) notamment, la sainte trinité d’un style qui a engendré un nombre incalculable de sous-genres, s’est fortement nourri des effluves vaporisées par les corbeaux britanniques dans les années 80.
Fort heureusement, la culture américaine étant la base de leur alimentation, ils ont dilué leurs influences avec une forme punk émergeant au mitan des 80’s du côté de Washington, un style hébergé chez l’aubergiste Dischord. Tout ça, on le retrouve chez Do Not Machine avec de franches adhérences américaines et une profusion de sueurs froides new wave british. DNM est marqué par ces deux influences majeures, l’emo américaine et la new-wave britannique. Que les bandes de l’album aient été confiées à Jay Robbins, un des Maîtres du genre (Government Issue, Jawbox, Burning Airlines, Channel), coule de source. Jay Robbins est celui qu’il faut avoir derrière la console pour avoir réussi sa vie à 50 ans dans cette discipline musicale. Le résultat est sans appel, l’album est remarquable, il sonne formidablement bien, marqué du sceau “Jay Robbins” à l’instar de nombreuses super productions américaines qu’il a eu en charge (Promise Ring, Jawbreaker, Against Me!, etc.) Daria ayant déjà travaillé avec lui, Robbins connaissait déjà un peu les protagonistes. Heart Beat Nation va faire un tabac chez les emo kids de toutes les générations. Quand t’es emo à 15 ans, tu le restes jusqu’au bout de ta life, un pan de la chemise sorti du pantalon, les mains dans les poches, mal peigné, les oreilles de cocker et l’air abattu de l’adolescent taciturne. Un disque avec des chansons magnifiques, extrêmement bien élaborées. On prend le temps, on ne sacrifie pas la dramaturgie du morceau en “ramonant” pour éviter les longueurs et les maladresses. Quand DNM décide d’étirer de longs passages instrumentaux, c’est pour installer une ambiance, pour permettre à l’auditeur de s’accorder à l’humeur du groupe. Ce qui donne des passages savoureux, comme des bonbons acidulés qu’on suçote en se baladant l’air distrait.
Bref, Do Not Machine a parfaitement réussi son premier album complet, un disque entier. Avec Heart Beat Nation, DNM impose sa signature sur un style qui avait besoin de sortir de sa torpeur.
Do Not Machine Heart Beat Nation Twenty Something/PIAS
Curious Box
Heart Beat Nation
Undertow
A Promise
The Host Inside
Happy Burial
Serious Weakness
Futile Valves
Beynd The Trees
A Grain of Truth
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