Fuzz revient avec un deuxième album subtilement intitulé 2 pour faire suite à l’excellent Fuzz qu’on nommera désormais Fuzz 1 pour s’y retrouver, sinon, ça va être le merdier dans le cartable. Le trio est du genre plombier-zingueur par sa mère et ferrailleur par son père. On retrouve dans sa trousse, une guitare-bétonnière, une basse-goudronneuse et une batterie-dameuse pour te coller les oreilles dans un étau sonique. Si tu n’as pas dérouillé lors du premier round, tu vas prendre une grosse châtaigne au second !
Le rock pachydermique psyché 70 revient étonnamment en cour. La suite logique au “grunge” et au “stoner” selon les analyses d’urine du maître-chanteur. Fuzz n’est pas seul sur le dossier, Endless Boogie ou Graveyard se bougent aussi le cul dans le même fuseau horaire avec des fortunes plus ou moins diverses. Fuzz bénéficie principalement de la présence de Ty Segall à la batterie. Lui, c’est comme les Beatles ou Josh Homme, il ne faut pas en dire du mal sous peine de se voir coller une fatwa aux miches par les intégristes de la bien-pensance ! Segall sort trois albums par jour en moyenne, forcément, il y a du déchet. Le syndrome Billy Childish…
On retrouvait sur le premier album de Fuzz, les ¾ du premier groupe de Ty Segall, Epsilons. Le clavier Michael Anderson ayant lâché l’affaire. Les trois autres membres avaient échangé leurs postes. Segall était guitariste chez Epsilons, il est passé batteur chez Fuzz. Roland Cosio était batteur, il est devenu bassiste et Charles Moothart était bassiste, il a pris la guitare. Segall restant chanteur dans les deux cas. Pour ce second album, Cosio est rentré chez maman, il est remplacé par Chad Ubovich des Meatbodies en qui Segall a trouvé des alter-egos. Un gars stable visiblement ce Segall ! Qu’importe. Puisqu’on n’a pas voulu gober le rock 60’s garage d’Epsilons, on bouffera le gros rock psyché à la Blue Cheer de Fuzz.
Mon plus gros problème avec Segall, c’est sa voix qui manque de gravillons dans le gosier. Elle éveille mes bas-instincts de Freddy… Elle me donne envie d’aller découper du kid à la récré. C’est avec Epsilons et Fuzz qu’elle est le plus supportable. C’est la seule excuse diplomatique que j’ai trouvée pour expliquer mon différend avec le Californien. Cela dit, avec Epsilons et plus encore avec Fuzz, c’est pile pour ma pomme. La voix est posée là telle une tronçonneuse en guise de sonotone pour mieux arracher les hémorroïdes à pleines dents et soigner les caries au burin. Fuzz fait la jonction entre Kinks, Pink Floyd première mouture et Mudhoney. Avec ça dans le coffre, tu devrais franchir le poste frontière sans encombre.
Fuzz 2 est pavé de verre pilé et surmonté de barbelés électrifiés, le double-album qui fait office de bois de chauffe à l’entrée de l’hiver !
Fuzz 2 In The Red Records (Differ-Ant)
Site web d’In The Red Records et de Differ-Ant
TRACKLIST
Time Collapse II / The 7th Terror
Bringer Of Light
Rat Race
Let It Live
Pollinate
Pipe
Say Hello
Burning Wreath
Red Flag
Jack The Maggot
New Flesh
Sleestak
Silent Sits the Dust Bowl
II
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