On ne croyait plus vivre ça. On pensait le phénomène définitivement circonscrit, rayé des registres des villes d’Austin et Minneapolis, et voilà qu’il ressurgit de l’autre côté de la terre. Puisque les labels Trance Syndicate et Amphetamine Reptile ont plié le parapluie, les Rennais de Beast Records se proposent de raviver la flamme.
Planquez vos miches, les Cows ressuscitent sous enveloppe Goutlaw, un quatuor de Melbourne. Et ça tape fort, très fort. On pense évidemment aux Stooges et aux Cows en premier, mais on peut rajouter un wagon de bestiaux à la liste de freaks convoqués à la kermesse, tous marqués au fer rouge Trance Syndicate et AmpRep. Ce premier album est prodigieux. Les mecs sont semble-t-il tout jeunes, néanmoins, ils ne doutent de rien. Ils débarquent la bouche en cul-de-poule, s’imaginant détenir la pierre philosophale, un blues urbain salement électrique, en faisant comme s’ils avaient découvert le fil à couper l’eau tiède. Mais si ce n’était qu’une pâle copie ou une contrefaçon, on ne se mettrait pas la rate au court-bouillon à vous emmerder avec ça, on passerait outre. Eux, là, ils font ça innocemment, sans penser à mal, et pourtant… Le choc est violent, le traumatisme durable et pas très équitable, et comme on aime ça, on en redemande. D’une certaine manière et le label le suggère de façon très pertinente, ces Goutlaw font le même effet que les premiers Chrome Cranks, c’est aussi surprenant et rafraichissant, c’est à dire complètement toxique et abusivement blues. Une merveille.
Goutlaw Goutlaw Beast Records
Side A
Hammer in the Road
Colt 45
Lay My Head Down
Mother’s Hands
Baby Drives a Truck
Side B
Driving All Night
Liquor Store Comedown
Goutlaw Blues
The Last Song
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