Ce parfait inconnu de mes sévices a déjà un casier musical conséquent à la SACEM à en juger la main-courante jointe au nouvel album annoncé comme une parenthèse dans son processus de développement personnel. Tu te demandes ce qu’il fout dans les profondeurs du classement avec un disque pareil. Si la logique artistique était respectée, James Eleganz devrait caracoler en tête des charts, disputant les premières places avec son alter ego australien, les Shifting Sands. Oui mais voilà, la vie en va autrement.
James Eleganz n’est absolument pas d’origine anglo-saxonne comme je l’imaginais, mais bien françaouilla d’obédience hexagonale. Un Rennais. Auparavant, il officiait dans un groupe baptisé Success qui, si j’ai bien tout compris, ne risquait pas de venir me chatouiller les arpions avec un style musical interdit de séjour dans un rayon de 500 kms sous peine de douloureuses représailles. Puis le Môssieur a sorti un premier disque solo sous son pseudo d’artiste, James Eleganz, en 2019, The Only One. Son prochain est annoncé pour 2022. Et la série Session To Session serait donc une parenthèse dans sa carrière. Pourquoi faire simple quand on peut embrouiller l’honnête contribuable ? Là, la municipalité de Dinard lui a confié les clés d’une belle villa inhabitée sur la Côte d’Émeraude pour enregistrer ces sessions qui devraient aboutir à plusieurs volumes puisque celle-ci porte le numéro 1. L’Eleganz a bien assimilé le concept American Recordings. On épure, on s’en tient à l’essentiel, une instrumentation country légèrement swampy, tout porte sur la mélodie vocale et, surtout, l’enregistrement avec des prises au plus près de l’évènement. Son Rick Rubin s’appelle Mickaël Declerck, visiblement une pointure dans sa discipline. Le rendu est somptueux et encore, à l’heure où j’écris ces lignes, je ne l’écoute qu’en version “soundcloud” sur ordinateur, autant dire un pet de nonne dans une bassine d’eau froide. Le gars élague la chanson “The Only One” qui avait donné le titre au premier album pour une version éblouissante. L’originale sonnant comme du Shifting Sands dans le texte, voix comprise. Le mimétisme vocal entre James Eleganz et Geoff Corbett fout la pétoche. Manquerait plus qu’ils copulent tous les deux. Tout l’album mijote dans cette marinade, autant te prévenir que tu la sens bien monter la biture olympique si tu t’avises à une écoute en boucle. On dira ce qu’on voudra, mais j’ai comme l’impression que le gars fait une fixette sur Peter Perrett, d’où son obsession de remettre “The Only One” à toutes les sauces. Ça me va, quitte à détenir un tube pareil, autant le mettre à la fenêtre à la moindre occasion et le montrer à tous les passants. Cet album est d’ores et déjà une des grandes réalisations de l’exercice 2021.
James Eleganz Session To Session Vol.1 ZRP
Ouverture
The Only One
Charlie Pie
Forgive Me, Forget Me
The Idiot
Walking The Cow
The C.C. Motel Heights
The Last Walk
Fermeture
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