Le format split album semblait disparu. Ce sont deux groupes archi rock’n’roll de Sète qui le remettent à l’honneur avec un album à manipuler avec précaution si tu ne vas qu’il te pète à la gueule.
Les deux groupes sont siamois. Ils ont en commun la batterie (Alain Mairet) et une guitare (Shap). Si la coloration des deux formations est semblable, les nuances divergent sensiblement grâce en partie aux chanteurs (Rauky Molinier pour LGF et Djo pour SP). Les deux enregistrements ont été effectués au studio de la Butte Ronde aux bons soins de Guillaume Brugvin, avec une production confiée à Chris Bailey (The Saints) pour LGF. LGF qui, à la surprise générale, se fend d’une reprise de Cure, “A Forest”. Exercice périlleux, mais parfaitement réussi avec un final de l’apocalypse. Accrocher Cure au sommaire relèverait presque de l’anecdotique tant les quatre autres titres de LGF sulfatent au gros sel. Ça débute par “Nowhere To Hide”, une ode au rock hi-energy australien à tous les étages, la voix, les chœurs, les ruades des guitares, la mélodie, bref, une vraie tempête australe. LGF a des velléités à la Celibate Rifles à en croire “Just a Game” idéalement positionné à la suite de “Nowhere To Hide” avec son rythme au petit trot qui annonce le galop de “Ray Of Life” tenu par une rythmique de bûcheron tchétchène avec Alain Mairet à la batterie et Romano Pasquini à la basse et la guitare Messerschmitt de Marc Caillaud qui passe la troisième lame pour raser de plus près. La face se termine sur une bluette façon Rauky Molinier avec la très poétique “Quick Fuck”. Si on attend l’autre face pour souffler un peu, c’est ballepeau. C’est au tour des pasteurs certes, mais soniques. Autant dire que les Sonic Preachers ont une vision du chant religieux un peu païenne si je puis me permettre. Sont adeptes eux aussi du rock australien hi-energy, la “Last Friend” en début de face rappellera la noble lignée des groupes de l’axe Sydney – Stockholm – Le Havre des années 80’s tels les Nantais de Gunpowder auxquels ce morceau fait immanquablement penser. “I Wanna Know” poursuit sur cette lancée, une chanson qui se teinte de couleurs irlandaises. C’est avec “Go To The Station” que les Pasteurs Soniques personnalisent leur discours qui oscille entre DMZ et Celibate Rifles, pour dire combien grand est l’écart. Le chant de “Gun City” est proféré à la façon de Buck des Real Cool Killers. Cette face se clôt sur une splendide “I Really Miss You” qui renvoie aux Scuba Drivers, Shifters, Shtauss et autres groupes soniques en “S” des années 80 puisque les Sonic adhèrent à cette confrérie.
Signalons la splendide pochette et l’insert signé par Djo Art (me semble-t-il), le chanteur des Sonic Preachers très vraisemblablement. L’album contient dix balles dans le barillet, si tu dégaines et que tu appuies sur la gâchette, c’est à tes risques et périls. Compte pas sur moi pour venir essuyer tes larmes de joie, Slow Show n’assure pas le service après-vente.
Little Green Fairy & The Sonic Preachers Split LP Zombies On Mars Records
TRACKLIST :
Face A
Little Green Fairy Games, Sex and Life
Nowhere To Hide
Just a Game
Ray of Life
A Forest
Quick Fuck
Face B
The Sonic Preachers Go To The Station
Last Friend
I Wanna Know
Go To The Station
Gun City
I Really Miss you
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