Bienvenue à bord du Mazingo pour une traversée du marigot, de blues town à swamp rock city.
Aux alligators, la voie des eaux, à Mazingo, la voix des airs. Avec une pochette pareille, surtout le verso où les trois membres de Mazingo apparaissent pendus par les pieds, j’aurais intitulé cet album Strange Fruit, qu’importe la prise de risque. Certes, c’eût été présomptueux. Cela prêtait nécessairement le flanc à la comparaison avec Billie Holiday. Le challenge était tentant. Mais l’ambiance n’est pas la même non plus, Hey You n’a rien de crépusculaire, ni de jazzy, il est plutôt joyeux et rock’n’roll dans l’ensemble même s’il fricote avec les marges et qu’il traîne ses bottes dans les arrière-cours. Cela dit, le cadre de Hey You est le même que celui de Strange Fruit, le sud (Louisiane et Mississippi). À la différence de ses influences déclarées (Dr John et Tom Waits), la formation franco-américaine guitare – contrebasse – batterie prend toutefois garde de ne pas s’approcher trop près du bayou, peut-être par manque d’expérience ou simplement par manque d’intrépidité. Vu l’âge des musiciens, on mettra ça sur le compte de la jeunesse. Avec les années, cette frilosité s’estompera et Mazingo n’hésitera pas à se débrailler. Quoi qu’il en soit, ce deuxième album montre un trio déterminé qui sait cuisiner le gombo et qui est parfaitement à son aise parmi les alligators au milieu du marais, entre les cyprès, sans se faire grignoter les orteils.
Mazingo Hey You Le BackBeat
Face A
Hey You
One Poor Teardrop
Boxed Up
Funambule
In The Light
City Never Sleeps
Face B
What’s The Use
Gone To Stay
Can’t Do Right
Six pieds sous terre
She’s Gone
The Run
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