Quatre ans après un premier album au charme indiscutable mais qui n’a malheureusement pas fait grand bruit, Night Shop récidive avec un deuxième LP plus personnel et attachant. Si tant est que l’on en entende parler…
En 2018, Justin Sullivan avait passé haut la main l’exercice du premier album, prouvant qu’il était bien plus qu’un musicien de l’ombre, batteur en l’occurrence. Depuis, entre deux brûlots punk au côté de Flat Worms, le musicien a maintes fois prouvé que la réussite de son premier LP solo n’avait rien d’un hasard (notamment sur une poignée de singles). Peu après la sortie de The Fountain (2020, Salinas Records), le chanteur a fait face à une tragédie qui l’a même emmené à remettre en question sa carrière musicale pour finalement faire le choix de réécrire. Forever Night voit le songwriter (plutôt discret, comme sur ses pochettes de disques ou il apparait souvent dans la pénombre) affirmer sa personnalité en s’éloignant du style de son comparse de toujours, Kevin Morby. Une fois de plus, on peut classer ces dix nouvelles chansons quelque part entre pop/rock et folk, sans grande surprise. Le fond est quasi identique, tandis que la forme est embellie avec, par exemple, des arrangements plus riches que par le passé. Section de cuivres, orgue et divers claviers donnent plus de matière aux titres, tandis que Justin Sullivan a l’air plus à l’aise dans son rôle de chanteur. Sa voix, à première vue assez banale, a gagné en assurance, offrant au chanteur une allure de crooner.
La première partie de l’album, continue là ou In The Break se terminait : Les guitares électriques en avant tenues par une ligne de basse bien charnue et une batterie à faire taper du pied (« Forever Night » et « Slow Dancing at the Wax Museum »). Mais très vite, la tension redescend, le rythme ralentit et le compositeur retourne à un style plus classique qu’il maîtrise néanmoins à la perfection : la ballade. On pourrait d’ailleurs reprocher au musicien de réchauffer sa formule mais les sublimes « For A While » ou « Just To Get Home », en collaboration avec Jesse Williamson et Hand Habits nous retirent les mots de la bouche. Classiques ? Oui, mais foutrement classe.
Chez Sullivan, l’ordre des chansons est primordial, ainsi, après une intro’ électrisante, le musicien conclut à merveille ce nouvel LP avec « The End Of Time », un titre qui ramène au Dylan de ‘65 puis « At The Opera », qui, à la manière d’une bonne série télévisée, tease un beau futur pour Night Shop en nous faisant espérer que le meilleur reste à venir…
Night Shop Forever Night Dangerbird Records
TRACKLIST :
Face A
Forever Night
Slow Dancing at the Wax Museum
Let Me Let It Go
Just To Get Home
Midnight
Face B
Let Me Begin
Pensacola, Florida
For A While
The End Of Time
At The Opera
mais aussi et surtout, chez tous les bons disquaires indé’ !
(Re)découvrez notre critique
de l’album In The Break (2018, Mare Records)
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