Pete Astor « Spilt Milk »

Spilt Milk

Tout d’abord, je me permets de faire un petit préambule pour les plus jeunes ou les inattentifs qui auraient loupé un épisode important de la (petite histoire) de la Pop musique.

Peter Astor n’est pas un illustre inconnu, c’est même l’inverse! Il a été le musicien malheureux des années 80, l’éternel second de la grande course de la Pop musique anglaise, resté dans l’ombre de LLoyd Cole, de House Of Love, et de tous les vainqueurs de la scène C86: The Jesus And Mary Chain, The Pastels ou The Wedding Present. Avec ses Weather Prophets, il est passé comme une ombre furtive mais assez vive pour marquer durablement la mémoire et nourrir l’imaginaire du mélomane. Il a même composé un album incontournable en 1989: Mayflower sur Creation Records.
Cependant, Peter Astor n’est pas de ceux qui jettent l’éponge. Il s’est rapidement remis au travail en solo au début des années 90, pour accoucher en 1992 d’un petit miracle d’album après deux opus très respectables (Submarine et Zoo). Le bien nommé Paradise qui comme un baume apaisant soigne les blessures et les chagrins avec ses chansons au charme feutré. Vingt ans après on y revient toujours en éprouvant la même félicité.
Les Ultimate Painting sont de ceux qui ont succombé à ce songrwriting à n’en pas douter se dit-on lorsqu’on écoute attentivement leurs deux albums sortis en 2014 et 2015. Alors on se prend à rêver… et début février le cadeau de la nouvelle année tombe.

Le nouveau Pete Astor est en bac. Avec son orange chatoyant il attire le regard autant qu’il aiguise les sens. Au générique, on peut voir que James Hoare (moitié de Ultimate Painting et de Veronica Falls) y participe. Bonne idée ça!
Que peut on attendre d’un nouveau Pete Astor demanderez-vous? Et bien beaucoup et même plus que ça! Les dix titres de ce Spilt Milk sont là pour en attester. Il mérite  la reconnaissance  de la jeune génération de musiciens. On pose le disque sur la platine et, dès les deux premiers titres, on retrouve ces refrains vivifiants (« Really Something », « Mr Music ») qui ne prendront jamais d’âge, ces guitares millésimées qui se cognent la tête sur des mélodies circulaires, qui tournent en boucle en sollicitant sans cesse la nostalgie. On succombe de plaisir aux deux crèves-cœur que sont « Perfect Life » et « Good Enough » délivrés avec la délicatesse d’un joaillier. On ne remerciera jamais assez ce cher Peter Astor pour ces guitares tantôt caressées, tantôt frottées ou contorsionnées. On ne le remerciera jamais assez d’être ce héros de l’intime et ce conteur du quotidien toujours resté discret mais essentiel. Merci Mr. Astor de préserver l’héritage de la POP avec tant de bienveillance et de respect sincère.

On espère que cette fois-ci vos chansons trouveront enfin le public qu’elles méritent et on attendra le temps qu’il faut pour de nouvelles livraisons avec encore et toujours cette même impatience.

 

Pete Astor Spilt Milk Slumberland/Fortuna Pop!
Site web de Peter Astor, de Slumberland et de Fortuna Pop.

TRACKLIST:

Side A

Really Something
Mr. Music
My Right Hand
Perfect Life
The Getting There

Side B

Very Good Lock
Good Enough
There It Goes
Sleeping Tiger
Oh You



Album également disponible sur Spotify et Bandcamp.



Ice Cream Man

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